Open menu

Je voterai LR

Depuis plusieurs semaines, la campagne présidentielle est secouée par une tempête, que dis-je, un séisme et qu’on se le dise, ce n’est pas fini.

Sans faire d’angélisme et très lucide par rapport à toutes les élections vécues depuis le début de mon engagement il y a 12 ans, cette campagne est la pire.

La pire, parce que je ne me souviens pas d’un tel acharnement médiatique. La « peopolisation » de la vie politique avec Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal en 2012 paraît bien loin, les affaires successives Cahuzac, Sarkozy, Thevenoud, Copé, et consorts également. Même les petits arrangements entre parlementaires européens du FN disparaissent sous le dévastateur « Penelopegate ».

Il faut reconnaître à la presse ce don pour imaginer des séries à rebondissement. Et les sondages… ah s’ils n’existaient pas, comment ferions-nous ?

Début novembre, le nouveau Président de la République s’appelait Alain Juppé. Début décembre, contre toute attente, François Fillon devenait le 11e Président de la République. Alors que le chemin était tout tracé, la catastrophe est arrivée.

Entendons-nous bien, je respecte la séparation des pouvoirs et la justice doit faire son travail, même si on peut admettre qu’elle ne chôme pas sur cette affaire.
Et, je respecte la liberté de la presse. Je ne peux cautionner l’attitude de certains qui feraient la promotion d’une forme de censure.

Clairement, s’il y a fait condamnable, alors qu’il soit condamné. Je n’ai aucun état d’âme.
Nos lois, celles qui fondent notre société, qui nous protègent parfois en nous contraignant, doivent être respectées. Elles s’appliquent à tous et je considère que les candidats sont des justiciables comme les autres. Ils ont le devoir de se présenter à la justice lorsqu’elle les appelle et je regrette que certain(e)s ne s’y plient pas. L’immunité est une parade facile, mais quelle image donnent nos dirigeants en l’actionnant ? Je reprendrai les propos de Martine Aubry « Quand c’est flou, il y a un loup ». Alors que cachent-ils ?

Pour autant, je ne peux accepter que soient jetés en pâture des êtres humains. C’est d’une violence folle. A croire que certains y prennent du plaisir. Que ce soit la presse, les politiques eux-mêmes, les militants de tel ou tel parti, de mon parti, chacun y va de sa petite phrase et de sa petite analyse.

D’ailleurs, je regrette le comportement de certains de mes compagnons plus ou moins proches. Appel à la démission, cassage en règle, tout est bon pourvu que cela fasse mal.
Mais où sont passés les moments de franche camaraderie ? Faut-il un obstacle, certes de taille, pour que nous venions à oublier aussi facilement les combats menés ensemble, qu’ils soient victorieux ou non ? Cela me fait mal au cœur de voir autant de pourritures déversées ici ou là, parce que désolée les gars, passé le soulagement immédiat, le réconfort d’avoir balancé des ordures juste pour vous soulager, le mal-être continuera de vous ronger.
Parce qu’à un moment où un autre, vous vous rendrez compte que vos propos ont été trop loin, que la reconstruction sera longue et que finalement le soulagement d’un instant aura été bien éphémère.
Et puis franchement, qui êtes-vous pour juger ? Bien sûr, on peut avoir un jugement moral sur tout, sur la réalité de l’emploi de Penelope Fillon, sur la stratégie de François Fillon, sur le « vol » de l’élection primaire puis présidentielle qui est en train d’aboutir, et puis quoi ?La réalité s’impose à nous. Douloureuse. Et j’ai fait mon choix. Comme nous l’écrivions dans un communiqué vendredi, cela n’enlève en rien les qualités intrinsèques de François Fillon, cela ne balaye absolument pas la présomption d’innocence, cela ne remet pas en cause le meilleur des programmes. Mais la réalité, mes amis, c’est que nous partons droit dans le mur.
Alors, oui, on balance des photos vantant la réussite d’un Trocadero qui était annoncé comme un échec, mais cela ne dissipe pas mon malaise et ma conviction que notre famille court à sa perte.
Je crains que notre famille n’explose en vol et que notre force qui résidait dans un rassemblement fort ne soit plus qu’un lointain souvenir. Cela fonctionne ailleurs les « coalitions » et peut-être que ce qui est nouveau m’effraie mais toutes ces années consacrées, bien avant moi, à l’union n’auraient alors servi à rien.
La semaine dernière, j’ai appelé à l’unité de ma famille politique. Tout simplement, parce que le contexte est déjà bien assez tendu. Nous ne devons pas oublier les valeurs qui nous rassemblent. Ce n’est pas une primaire ou un candidat, qui nous unit. Ils le font temporairement, certes, mais ce n’est pas suffisant pour mobiliser tout au long de l’année les militants, qui donnent de l’énergie et beaucoup de temps parfois au détriment de leur famille. Ce sont ces valeurs qui font que depuis 12 ans, je m’engage dans cette « vie politique » qui me passionne tant. Ce ne sont pas les Présidents successifs du parti, les équipes dirigeantes, qui maintiennent intact mon engagement. Non, ce sont les valeurs et les rencontres.
Je ne suis motivée par quelconque demande d’investiture, je ne recherche pas de « poste » au sein de nos instances et puis soyons francs, sur mon territoire, mon engagement ne poursuit aucune logique électoraliste. Je n’ai jamais trahi ma famille et ce n’est pas maintenant que je commencerai.
Alors, tout n’est pas perdu mais nous devons rester soudés.

Le 23 avril prochain, je voterai LR.

Suivez moi

icnFb
icnFb
icnFb