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Gens du voyage : l’heure du départ a sonné

Le dimanche 16 juillet dernier, en fin d’après-midi, 170 caravanes ont forcé et cassé la barrière près de la piscine pour s’installer en face de l’accueil de loisirs la Canardière, sur un terrain protégé et privé appartenant au Syndicat de l’Orge.

Dès que nous avons été prévenus, nous nous sommes rendus sur place pour tenter de négocier. J’ai immédiatement appelé Madame la sous-préfète pour tenter de trouver une solution alternative. Madame le Commissaire a également fait appel à son propre réseau afin de trouver le nombre de places suffisantes dans des aires avoisinantes, sans succès. Malheureusement, face aux embouteillages engendrés sur la francilienne par le convoi, la Préfecture a ordonné la levée du barrage.

A partir de ce moment là, la Ville a fait son maximum pour limiter les dégâts. Les collectes régulières des déchets ont été mises en place avec l’agglomération. Des blocs de béton ont été positionnés pour empêcher les véhicules de circuler dans la vallée de l’orge. Les équipements publics ont été fermés et sécurisés par une société de sécurité et de gardiennage. Les enfants inscrits à l’accueil de loisirs ont été déplacés au centre Pablo Picasso. Tout ceci nécessite un long travail de coordination avec l’ensemble de nos partenaires, un temps « masqué » et pourtant bien réel.
De plus, tous les jours élus et/ou services se sont rendus sur place pour rappeler à l’ordre, faire de la médiation quand cela était nécessaire et tenter de pacifier des relations souvent tendues. Notre action ne s’est pas limitée à ces visites, mais les réponses aux appels et mails quotidiens pour expliquer la situation et assurer la population de notre mobilisation.

Je regrette bien évidemment que cela ait pénalisé les habitants mais ces décisions ont été motivées seulement par la volonté de protéger et de sécuriser.

Le lundi 17 juillet, le Syndicat de l’Orge, propriétaire du terrain, mandatait un avocat afin d’adresser dès le lendemain, mardi 18 juillet, une procédure de référé au procureur de la République. Le juge a alors fixé l’audience au mardi 22 août… seulement !
Ce délai particulièrement long d’instruction s’explique par la juridiction judiciaire dont dépend le Syndicat de l’Orge. Lorsque le terrain est la propriété communale, cette procédure relève alors de la juridiction administrative, et le délai est beaucoup plus court pour enclencher l’expulsion des contrevenants.

Le Syndicat de l’orge a également tout tenté pour alerter les gens du voyage sur les dangers auxquels ils s’exposaient en investissant de la sorte les terrains. Un courrier les a prévenus le 18 juillet qu’ils occupaient un terrain en zone inondable et que les intempéries alors annoncées mettaient à mal leur propre sécurité.

Dans le même temps, j’ai signé un nouvel arrêté d’interdiction de stationner sur cette parcelle afin renforcer le règlement déjà existant du Syndicat de l’Orge et de permettre la verbalisation des véhicules installés illégalement. Grâce à notre action conjointe avec le commissariat de Sainte-Geneviève-des-Bois, chaque véhicule présent sur le terrain a été verbalisé quotidiennement. Reste à recouvrer la somme qui est maintenant due. Nous le savons, cette opiniâtreté a clairement motivé leur départ anticipé, cet après-midi.

Pendant un peu plus de deux semaines, j’ai pleinement mesuré les ennuis occasionnés par cette installation. Je partage la colère des habitants qui ont vu leur cadre de vie détérioré, plus particulièrement les riverains : nuisances sonores et sanitaires, intrusions dans des installations privées, vitesse excessive des véhicules sortant du camp, etc.
La question n’est pas de diviser la population, de créer de la haine comme j’ai malheureusement pu le constater sur les réseaux sociaux où chacun se défoule derrière son clavier, mais simplement de rappeler que cette installation non autorisée a perturbé l’été de nos habitants.

Avec les services municipaux, les élus de la ville, le Syndicat de l’Orge, le commissariat de Sainte-Geneviève-des-Bois, et Cœur d’Essonne Agglomération, nous avons tout mis en œuvre pour atténuer ces désagréments même si nous n’avons pas pu tous les empêcher.
Je les remercie sincèrement, car cette période estivale est par nature moins mobilisatrice. Pour autant, je peux vous assurer que nous étions tous sur le pont.

Dès ce soir, commence donc une nouvelle étape : le nettoyage, la remise en état, la sécurisation.

Dès que nous serons en mesure de permettre l’accès aux pompiers tout en empêchant celui d’éventuels nouveaux occupants illégaux, nous pourrons ré-ouvrir les équipements (gymnase, accueil de loisirs, piscine). Cela devrait pouvoir être possible dès lundi mais nous ne le ferons que si les conditions de sécurité le permettent. Je ne prendrai aucun risque.

Je ne pourrais conclure ce propos sans évoquer plus largement la question des gens du voyage à l’échelle de l’Essonne. Le département ne respecte pas les engagements fixés par la loi quant à l’accueil et l’habitat des gens du voyage. Nous, différents acteurs du territoire, allons devoir avancer sur cette question car nous ne pouvons clairement pas continuer ainsi. A la rentrée, je solliciterai donc modestement mes collègues de Coeur d’Essonne Agglomération afin d’organiser une table ronde sur le sujet.

Je tiens à vous souhaiter un bel été, de bonnes vacances à ceux qui ont la chance d’en profiter et du courage pour ceux qui restent. Je vous rappelle que la caravane de l’été apporte son lot de divertissements tous les vendredis.

Fidèlement,

Sophie Rigault

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